Brasier dans la nuit – Hommage à Asabotsy (RAMAMINIRINA Henintsoa Jean Baptiste)

Brasier dans la nuit – Hommage à Asabotsy

Quand tomba le soir sur les toits d’Antsirabe,
Un souffle de feu fendit le noir silence.
Nul cri d’alerte, juste l’horreur qui s’abat,
Et les lueurs dansantes d’une étrange violence.

Ce marché vivant, pilier de la cité,
Où se mêlaient rires, échanges et courage,
S’est vu dévoré sans aucun répit,
Par des langues de flammes, un terrible outrage.

Les étals cédaient, les tôles s’envolaient,
Et les pleurs montaient dans la nuit sans lune.
Les pas s’accéléraient, les ombres se heurtaient,
L’espoir fuyait, porté par la brume.

Femmes et enfants, commerçants désarmés,
Regardaient s’en aller le fruit de leurs années.
Des rêves en cendres, des efforts effacés,
Tout brûlait sans pitié, tout partait en fumée.

Qui a nourri ce feu ? Nul ne le dira.
Hasard, négligence ou mains malveillantes ?
Mais au fond des cœurs, une plaie restera,
Quand la vérité se fait trop hésitante.

Les secours venus quand le pire était fait,
Ont trouvé des ruines, des âmes écroulées.
Mais debout dans la peine, un peuple s’est levé,
Portant dans son regard une force cachée.

Car même si tout semble sombrer sous la nuit,
Il reste la foi, tenace et sincère.
Dans les cendres noircies renaîtra une vie,
Et le marché revivra, plus fort qu’hier.
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