AU CRÉPUSCULE DE LA VIE (Rasamindrakotroka Andry Tiana)

Le soleil, au zénith de l’azur souverain,
suit paisiblement sa course, de l’Est au lointain.
Il verse sa chaleur, sa lumière infinie,
aux cœurs riches d’espoir comme aux âmes flétries.

Il a tout partagé: éclats, feu, énergie,
sans juger les destins, les joies ni l’agonie.
Puis vient l’heure dorée où s’incline le jour,
et le ciel s’embrase d’un dernier cri d’amour.

Le couchant se déploie, rouge d’or et de paix,
un instant de silence où le monde se tait.
Puis le crépuscule, en pâle incandescence,
efface lentement la vive effervescence.

Et l’ombre descend, dans un silence étendu,
voilant l’horizon d’une brume inconnue.
De même, l’homme, au soir de son destin,
goûte les fruits amers semés sur son chemin.

L’ouvrage de la vie, forgé dans la douleur,
lui offre le repos, la tendresse, la douceur.
Le foyer lui rend cette paix qu’il espère,
après tant de combats, de chutes, de prières.

Une plénitude emplit enfin son être,
comme un calme trésor que l’âme voit naître.
Mais le poids des années s’invite lentement,
et mêle à la joie un discret tremblement.

La tristesse et la joie, en étrange accord,
dansent à l’unisson sur le seuil de la mort.
L’ombre de l’au-delà, tel un voile lointain,
s’approche sans bruit pour lui tendre la main.

Il laisse en silence ce monde en tumulte,
les projets inachevés, les mots qu’on insulte.
Car tout peut s’éteindre, tout peut vaciller,
et l’aurore d’hier peut se voir effacer.

Le sage se méfie des heures incertaines,
quand le temps se retire et que tout se déchaîne.
Le crépuscule vient, sans haine ni rancune…
et l’homme s’endort, sous la danse des lunes..

RASAMINDRAKOTROKA Andry Tiana
16 Août 2024
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