LE CHEMIN DE DEUX COEURS (Rasamindrakotroka Andry Tiana)

Dans un éclat de regard, un frisson, un émoi,
deux âmes s'effleurèrent, sans savoir pourquoi.
Un mot timide, un rire en secret,
et déjà, les silences devenaient discrets.

Le temps les unit dans ses bras complices,
les gestes s’accordaient, doux sacrifices.
Pas à pas, leur lien se tissait en fil d’or,
chaque jour plus fort, chaque doute plus mort.

L’amour s’installa, comme une brise légère,
sans bruit, sans fard, mais toujours sincère.
Un battement de cœur partagé sans effort,
dans les gestes simples, il prenait corps.

Un genou fléchi, des larmes de joie,
des promesses tressées autour d’un émoi.
Le « oui » résonna, pur et limpide,
le destin scella leur pacte intrépide.

Puis vint le fruit de leur union fertile,
des rires d’enfants dans une maison tranquille.
Leur monde s’élargit, éclatant d’espérance,
chaque berceau un souffle de renaissance.

Ils guidèrent les pas, instruisirent les esprits,
tissant de l’avenir dans chaque récit.
Éveillant les talents, sculptant les lendemains,
réparant leurs enfants à suivre leur chemin.

Ils veillèrent tard, comptèrent les dépenses,
portant le fardeau sans plainte ni offense.
Pour que rien ne manque, ni pain ni tendresse,
ils offrirent sans compter leur simple richesse.

Un jour, les enfants prirent leur envol,
le cœur léger, suivant le protocole.
Et les parents, émus, les laissèrent partir,
le cœur lourd d’amour, mais prêts à les voir grandir.

Alors ils pensèrent à leur propre demain,
aux hivers à venir, au pain dans leurs mains.
Prudents, ils bâtirent un nid léger,
pour vieillir sans crainte et sans danger.

De nouveau à deux, jamais vraiment loin,
leur table était ronde, pleine de babils saints.
Un couple enfin libre, mais jamais isolé,
porté par la chaleur d’un foyer partagé.

Et puis, le vent tourna sans prévenir,
l’un d’eux partit, sans bruit, sans revenir.
Mais l’amour demeura, immense et sans détour,
témoin éternel d’un amour et d’un parcours.

RASAMINDRAKOTROKA Andry Tiana
23 Juillet 2015
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