SOIXANTE-QUATORZE ANS AUJOURD’HUI (Rasamindrakotroka Andry Tiana)

Mbola tsisy niantsa

Hangataka antsa
(Nalaina tao amin'ny vetso.serasera.org)
Soixante-quatorze hivers, et voici qu’il se dresse,
le front couronné par le temps qui progresse.
Ses cheveux noirs, jadis pleins de leur vigueur,
se sont changés en neiges, signes de grandeur.

Son corps, affermi par l’effort et l’épreuve,
il s'est donné sans compter au milieu de l'œuvre.
Sa voix, autrefois forte, vive et profonde,
est douce désormais, presque hors du monde.

Soixante-quatorze ans pour un homme en service,
dont la vie tout entière fut acte de justice.
Il offrit ses jours à l’amour du prochain,
sans négliger jamais le foyer, le couffin.

Du matin naissant jusqu’aux nuits étoilées,
il œuvra sans trêve, l’âme toujours ailée.
Il fut médecin et professeur d’université,
main qui guérit, voix qui fit s’éveiller.

Combien d’âmes soignées, d’étudiants instruits,
qui marchent aujourd’hui, le regard agrandi.
Car instruire et soigner sont les sœurs de la vie,
sans elles, le monde chancelle et s’oublie.

Soixante-quatorze ans pour ce professeur estimé,
jadis révéré, aujourd'hui tant aimé.
Comme un bâton fidèle au marcheur solitaire,
il guida les siens dans les vents de l’univers.

Non bavard d’orgueil, mais homme de silence,
allant où l’on doit, avec bienveillance.
Dans l’ordre et l’effort, il bâtit sans retard,
fuyant les mirages et les fards du hasard.

Soixante-quatorze ans, et l’ardeur toujours vive,
qui le fit parcourir les contrées électives:
vers le Sud, vers l’Est, vers le Nord incertain,
offrant sans compter, jusqu’à son dernier grain.

Soixante-quatorze ans pour ce père de flamme,
qui porta la maison, le labeur, l’âme.
Esprit toujours clair, cœur tout en droiture,
il fit de l’amour la plus douce armure.

Loin de la violence, il marcha dans la paix,
avec le Seigneur pour unique palais.
Et peut-être aujourd’hui sent-il la saison,
d’un repos mérité, loin des oraisons.

Mais l’habitude d’agir brûle en sa chair,
et le repos l’ennuie comme l’air trop amer.
Il veut encore bâtir, tendre, espérer,
voir au-delà, sans jamais s’arrêter.

Car sur cette terre, nul effort n’est vain,
quand l’âme se tourne vers le divin.
Et dans chaque pas, dans chaque jour offert,
il s’approche en silence de la lumière du Père.

RASAMINDRAKOTROKA Andry Tiana
29 juin 2025

Une traduction libre d’un poème malagasy « Feno fitopolo taona androany » du même auteur en date du 29 juin 2021
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Hevitra mandeha
s19andry5851 ( 29/06/2025 18:30)
Une traduction libre du poème "Feno fitopolo taona androany" de RASAMINDRAKOTROKA Andry Tiana du 29 juin 2021
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