LA VIE A DEUX (Rasamindrakotroka Andry Tiana)

Le monde défile, les heures s’effacent,
les jours s’égrènent, le temps nous embrasse.
Et dans nos cœurs, un vieux film discret
rejoue nos instants, nos rêves secrets.

Il y eut du vent, des nuits sans lumière,
des mots égarés, des silences amers.
Mais main dans la main, sans jamais plier,
on a traversé, on a su rester.

L’amour n’est pas qu’une douce étincelle,
c’est un feu discret, mais qui nous appelle.
Il chauffe les jours où tout semble lourd,
il nous donne un sens à chaque détour.

Parfois, les larmes coulaient sans bruit,
mais le sourire renaissait sans répit.
Notre force fut d’oser espérer,
de croire en demain, envers et malgré.

Oui, des insomnies, des draps sans chaleur,
des murs dressés entre deux cœurs en peur.
Mais toujours debout, on s’est relevé,
sans fuir l’orage, sans se replier.

Ce n’est pas le sort qui nous a liés,
mais ce choix tenace - de s’aimer.
Chaque pas franchi dans l’invisible,
a rendu notre lien à jamais plausible.

On a su parler, même sans voix,
chercher la paix, même dans l’émoi.
Suivre ensemble un chemin incertain,
en se tenant fort, en joignant nos mains.

À deux, le monde garde ses failles,
des pièges nombreux, des ombres en bataille.
Mais toi, mon roc, mon point d’appui,
tu es resté, même sous la pluie.

Pas un amour de courte saison,
mais une promesse, une vraie maison.
Et jour après jour, pierre après pierre,
on a bâti loin de l’éphémère.

La vie à deux n’est pas sans heurt,
mais c’est un pacte, un cri du cœur.
Et quand les enfants quittent le nid,
on redevient "nous", unis, ravis.

On se redécouvre, au rythme de nos psaumes,
avec des rides, mais les mêmes âmes.
Et dans la paix qu’on a su créer,
on chérit l’amour, bien enraciné.

RASAMINDRAKOTROKA Andry Tiana
16 Juillet 2020
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