QUI FAIT REFLECHIR (Rasamindrakotroka Andry Tiana)

Madagascar me hante, éveille la pensée,
quand l’Histoire s’ouvre, qu'il faut l’analyser.
Des récits qui s’entrelacent, lourds de clarté,
comme un champ de racines, qu’on peine à décrypter.

Autrefois régnait la paix sur nos terres aimées,
nul besoin de verrou, nul besoin d’être armé.
L’esprit s’élevait haut, libre et respecté,
et le vivre-ensemble brillait, tout accepté.

Les parents étaient rois, fondations de la maison,
les aînés des repères, sages par leur saison.
Les cadets bienveillants, suivaient la tradition,
et la femme était l’étoile, l’aurore, la mission.

Les jours étaient doux, parfumés d’espérance,
les marchés colorés, pleins d’abondance.
À table, la joie, le ciel en résonance,
et Dieu dans nos cœurs, portait notre danse.

Mais voilà que le temps a rompu l’harmonie,
les cris remplacent la paix, la joie nous est finie.
La pensée se délite, sans socle, sans appui,
et nos vies chavirent entre trouble et ennui.

Les parents ignorés, leur voix mise à l’écart,
les aînés bousculés, privés de leur regard.
Les plus jeunes s’élèvent, prennent tout sans égard,
et nos anciens repères tombent dans le brouillard.

Les jours sont lourds, chargés d’ombres et d’errance,
du marché l’on revient sans gain, sans espérance.
Le foyer reste vide, en proie au sacrifice,
même les plus vaillants plient sous l’injustice.

Mais que faire alors, face à tant de chaos?
Aucune manne du ciel, nul secours d’en haut.
Juste l’effort humain pour changer le tempo,
et bâtir dans l’amour un nouveau flambeau.

RASAMINDRAKOTROKA Andry Tiana
20 Mars, 2019

Une traduction libre d'un poème malagasy « "Mahalasa fisainana » du même auteur en date du 14 Janvier 2018
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